Hier soir, à l’issue d’une rencontre intense et de qualité, le Boulazac Basket Dordogne s’est adjugé le derby avec la manière (95-82). Dans un Palio qui a retrouvé des couleurs et de la voix, les hommes d’Antoine Michon on su se remobiliser pour montrer leur meilleur visage. De bon augure avant la deuxième partie de saison.
Après la déroute subie à Blois, la bande à Arnaud Kerckhof rentrait sur le parquet prête à en découdre. Si le géant Youssoupha Fall allumait la première mèche, Aurélien Salmon soufflait sur les braises pour (déjà) enflammer le Palio grâce à un panier primé. S’en suivait un jeu du chat et de la souris, sans qu’aucune des deux équipes ne se laisse distancer. Alexis Tanghe, sur un nuage hier soir (28 points à 12/13 aux lancers pour 29 d’évaluation), était déjà inarrêtable et provoquait de nombreuses fautes. Jérôme Sanchez rentrait un nouveau shoot à trois points, puis retombait mal sur le pied de Drake Reed pendant que Jarvis Williams faisait lever le public sur un alley-oop qu’il affectionne (19-19 après 8’ de jeu). T.J. Sapp manquait de peu le panier du match au buzzer, laissant Boulazacois et Poitevins à égalité (21-21).
Le début du deuxième quart-temps voyait Poitiers prendre l’avantage grâce au jeune Sekou Doumbouya (16 ans depuis le 23 décembre !) et à l’expérimenté Mickael Var (25-30), mais Jarvis Williams se chargeait de redresser la barre alors qu’Arnaud Kerckhof s’essayait au shoot de loin (34-34 à 4’19 de la mi-temps). Jusque-là irréprochables, les hommes d’Antoine Michon encaissaient un 0-7 qu’ils n’allaient pas parvenir à remonter avant la pause, et ce malgré les quatre points consécutifs inscrits par Anthony Roberson (41-46).
Au retour des vestiaires, les difficultés Périgourdines se confirmaient. Drake Reed, énorme en première mi-temps, rentrait un nouveau panier primé et laissait le BBD à dix longueurs (45-55, 7’14 à jouer). Mais si le troisième quart-temps avait été celui des déconvenues lors des matchs précédents, il fut celui de la révolte hier soir. Et la révolte portait un nom : Alexis Tanghe. A lui seul, il allait remettre son équipe dans le bon sens en provoquant un nombre incalculable de fautes et en se montrant efficace au shoot et aux lancers. Les onze premiers points Boulazacois étaient marqués par le Blésois, et Poitiers encaissait un 15-2 grâce à l’apport des snipers Salmon et Roberson. Le Palio n’en demandait pas tant, l’ambiance était exceptionnelle (60-57, 4’09 à jouer). D’abord sonnés, les hommes de Ruddy Nelhomme retrouvaient leurs esprits et faisaient de nouveau jeu égal avec leurs adversaires. Ils ne pouvaient en revanche pas empêcher Aurélien Salmon d’en rajouter une couche de loin, ni Marco Pellin d’obtenir deux lancers au buzzer. Le dernier quart-temps s’annonçait excitant (71-68).
Et il commençait sur les chapeaux de roue. Mickael Var, Anthony Roberson et Arnaud Thinon se livraient à une guerre des nerfs à trois points, avant que Jarvis Williams, Alexis Tanghe et Mike Joseph ne fassent de même dans la raquette (78-78 à 3’59 de la fin). Personne ne le savait encore, mais le match s’apprêtait à basculer. Et comme un symbole, c’était l’homme de la soirée qui allait se charger de faire sauter le verrou ! Toujours sur une autre planète, Alexis Tanghe rentrait un panier primé supplémentaire. Anthony Roberson, déterminant dans le money-time (10 de ses 24 points inscrits dans les trois dernières minutes !), faisait parler son talent et son expérience, tandis qu’Aurélien Salmon confirmait son retour en forme (16 points hier à 4/7 à trois points, 6 rebonds et 3 passes pour 22 d’évaluation). Un dernier panier aussi chanceux qu’incroyable de Roberson et un lancer de Marco Pellin allaient clore une série à 17-4 infligée dans les quatre dernières minutes. Le Palio était en fête, les sourires de retour, l’année se terminait sur une bonne note (95-82).
Par P-A Bourzeau
Crédits photos : NR Photo