Jeudi 12 novembre se tenait la première session des BBDating : des sessions visio de 30 minutes pour échanger avec un joueur et un membre du staff.
Pour cette première session, Mouphatou Yarou, n°13 dans notre équipe Jeep Elite et Thomas Andrieux, coach, répondaient à vos questions.
Comment ça se passe pour construire un effectif au cours d’une intersaison ?
Thomas : Le premier recrutement s’effectue déjà avec les joueurs qui portent nos couleurs (ceux qui sont sous contrat) – On essaie de garder les éléments qui ce sont fait remarquer au cours de la saison.
Ensuite la ligne économique rentre en compte : on se réunit avec l’ensemble du staff pour définir une stratégie et ensuite prendre contact avec les agents et les joueurs qui souhaitent ou non nous rejoindre. Parfois on aboutit après de nombre semaines à une signature. Le premier gros combat de la saison il est là : monter une équipe amène de monter en Jeep Elite
Est-ce que les petites et moyennes villes ont leur place en pro A ?
Thomas : Comme au foot, évidemment il y a des gros clubs, mais aussi des petits. Je pense qu’il y a de la place pour tout le monde. De notre côté, le BBD est un projet (même si le Covid le retarde) mais la motivation est la même. Le club se donne les moyens d’un point de vue structurel de monter dans la hiérarchie ? Mais je pense qu’au cours des dernières saisons, le club à montrer qu’il avait sa place en Jeep Elite.
Est-ce qu’il y a un objectif au-delà d’intégrer des jeunes, de créer un style de jeu spécifique au BBD ?
Thomas : J’ai œuvré pendant presque 10 ans à la formation, après ma carrière de joueur. C’était important pour moi pour être entraineur. Je suis arrivé au club en 2008, et à ce moment-là il n’y avait rien pour les jeunes. La formation prend du temps, mais avec Claude Bergeaud depuis 4 ans nous développons un projet et une identité de jeu, même si ça peut s’avérer difficile puisque les joueurs sont mobiles sur le groupe Pro. Pour les jeunes, la formation est plus simple lorsqu’il nous rejoigne dès 15 ans jusqu’à 21 ans, mais sur l’équipe Pro c’est plus compliqué. On essaie de conserver quelques éléments pour développer notre identité.
Comment réussissez-vous à établir une relation avec vos supporteurs et partenaires déconnectée des résultats sportifs ?
Thomas : A Boulazac on s’appuie sur l’affluence de Jeep Elite. Il y a une fidélité dans les groupes de supporteurs, mais aussi chez nos partenaires. On essaie de garder du lien. La culture et l’historique d’un club ne se font pas sur deux saisons, c’est beaucoup plus long. Il faut laisser du temps en temps, mais j’ai l’impression que le club est dans la bonne voie. Ce qui est important c’est de pouvoir travailler dans la durée, c’est quelque chose de capital.
Mouphtaou, quand on arrive la grande ville comment on s’intègre ici ? Que penses-tu des infrastructures du club ?
Mouphtaou : Vous parlez de venir d’une grande ville comme Levallois, mais au Bénin je suis originaire d’une petite ville. Ici les gens sont très chaleureux, ils m’ont bien accueilli. Ils m’ont permis de bien m’intégrer, de découvrir la région. Les infrastructures sont toujours disponibles, comme l’Agora, Thomas et Jean-Séb le sont également. On a aussi le Palio : tout est là pour que l’équipe ait beaucoup de succès.
Mouphtaou, où en est ton arthroscopie ? Quel est ton état de forme ?
Mouphtaou : Tout se passe très bien. Avec Thomas on a rediscuté : le mois de novembre est très important pour moi pour pouvoir évoluer. Avant je n’étais pas là 100% physiquement, mais maintenant je suis en forme. On s’entraîne de façon réduite, je récupère.
Comment se passe les entraînements en ce moment ?
Thomas : On s’est forcément adapté à la situation et au contexte actuel. On s’était préparé en avant-saison mais on ne pensait pas être touché par une deuxième vague aussi tôt. Mais ça nous permet de nous entraîner et de remettre à niveau plusieurs joueurs blessés : Jeff, Owen, Mouph, on n’a pas été épargné sur les pépins de début de saison. On a du travail à fournir pour les remettre à niveau mais aussi pour trouver des automatismes dans le collectif. On essaie de maintenant une activité minimum, on se s’entraîne pas forcément 2x par jour mais on essaie de maintenir une activité de 2h. On essaie de diversifier les séances, par exemple aujourd’hui c’était football, ce qui fait plaisir aux joueurs. On n’est pas sur ce qu’on peut rencontrer habituellement en période de compétition.
Après ce début de saison entaché par les blessures et la Covid, est-ce que la reprise du championnat ne s’est pas fait prématurément ?
Thomas : D’un point de vue légal et juridique, la ligue à imposer un protocole sanitaire important, c’est une charge lourde au niveau des clubs, dans la mise en place mais aussi d’un point de vue humain.
Nous avons fait les choses dans l’ordre, nous avons loupé les 4 premiers matchs de championnat avant de jouer le match de St Vallier, puis Le Portel. Forcément nous n’étions pas prêts, mais il a fallu tout de même combattre. A Pau, d’un point du vu physique, nous n’étions pas en mesure de fournir un effort pour ce quatrième match en peu de jours. Mais on pense à notre prochain objectif : nous sommes tous des compétiteurs et on a hâte de retrouver le terrain.
Comment travailler le collectif pendant cette période ?
Mouphtaou : On a besoin de plus d’entrainements lorsque des joueurs ont loupé des matchs comme moi. On n’a pas beaucoup de matchs officiels, donc c’est vraiment important. Egalement pour apprendre à se connaître, créer des affinités. On a plus besoin des entraînements que des matchs en ce moment.
Thomas : Le sportif en général, son esprit est tourné vers la compétition : tout notre travail est orienté dessus sur la base d’un calendrier. Aujourd’hui on navigue un peu dans le flou, c’est là toute la difficulté. Il faut remettre des joueurs sur pied et retrouver du rythme pour être prêt. Mais se tenir prêt à reprendre la compétition : les entraînements sont importants, j’essaie de gérer la charge de travail, mais rien ne remplace la compétition : nous sommes tous avide de se retrouver au bord du terrain et de se confronter à l’adversaire. On vit pour le haut niveau et la compétition, donc il y a un grand manque en ce moment.
Quand vous parlez aux autres joueurs du LNB ou en Jeep Elite, quelle est l’image de Boulazac ? Est-ce qu’elle a changé en quelques années ?
Mouphtaou : A Boulazac on a beaucoup de respect pour le staff et les directeurs. Il y a 4 ans, ils étaient en Pro B, ils sont montés en Pro A. Boulazac est très réputé pour promouvoir l’équipe et les joueurs, c’est pour ça que je suis venu. Je connais le club depuis 3 ans, et le respect et l’image qu’on a tous de Boulazac ont évolué.
Thomas : J’ai vu l’évolution du club depuis 2008 (il venait d’accéder à la Pro B), en 2012-2013 on a fait l’ascenseur en Pro A mais on manquait d’expérience. Aujourd’hui le club est beaucoup plus armé. Le fait d’enchainer les saisons (4ème année en Jeep Elite) change le regard que les gens portent sur le club. Le BBD aujourd’hui est reconnu comme un vrai club de Jeep Elite. Il faut aussi se rappeler que sur le label sportif et structurel, le club a obtenu le Label Argent, ce qui est déterminant. Tout ça montre le travail effectué, surtout en coulisses, sur plusieurs saisons au niveau du club.
Avec qui on va se bagarrer cette année ?
Thomas : Difficile de répondre à cette question parce que pour l’instant le manque de compétition ne nous permet pas véritablement d’évaluer les forces en présence. Mais on sait très bien que le championnat est divisé en trois parties : les trois gros devant, les équipes qui vont se battre pour les play-off et les équipes du bas du tableau. C’est un championnat qui est difficile pour tout le monde. Nous devons trouver un rythme de croisière pour nous mêler à la lutte, travailler sereinement et pour pouvoir évaluer notre équipe comme on l’a pensé à l’intersaison.