Au début des années 90, la ville de Périgueux possède un club de basket vivant dans l’ombre du rugby : l’US Périgueux Basket.
Pourtant, cette équipe réalise de bonnes performances, et parvient à se hisser au niveau régional dans un premier temps, puis au niveau national.
Néanmoins, un détail freine la progression de ce club. En effet, la salle Clos Chassaing à Périgueux ne peut accueillir que 500 à 1000 personnes. Le maire de l’époque, Yves Guéna, est à la recherche de solutions durables pour développer le club.
Dans le même temps, en 1992, Jacques Auzou (maire de la petite commune voisine de Boulazac) valide la construction d’un gymnase d’une capacité d’environ 2000 places. Les dirigeants de l’USPB y voient alors une opportunité pour déménager.
Toutes les parties se mettant très vite d’accord, le club de Périgueux prend donc possession de l’Agora de Boulazac, et devient l’US Périgord Boulazac.
Au milieu des années 90, l’USPB se stabilise au niveau national, mais reste inconstante en enregistrant des relégations puis des remontées. En 1998, au terme d’une saison exceptionnelle en NM3, l’accession en NM2 est acquise. Les premiers joueurs Américains débarquent alors.
Puis, au début des années 2000, la situation évolue pour cette structure à fort potentiel. Poussée par la ferveur d’un public de plus en plus fidèle, l’USPB parvient à réaliser de belles prouesses et est récompensée une nouvelle fois à l’issue de la saison 2002/2003. Champion de France de NM2, le désormais Boulazac Basket Dordogne accède à la NM1, soit le plus haut niveau jamais atteint dans son histoire.
Après une première saison d’adaptation, le club s’offre le titre de Champion de France de NM1 lors de la saison 2004/2005, porté par des joueurs emblématiques (Cédric Bertorelle, Stéphane Wagner, ou encore Kelvin Howell). C’est alors le début d’une nouvelle ère, avec l’entrée dans le monde professionnel.
Les six premières saisons en Pro B s’avèrent délicates et souvent frustrantes pour les supporters, le BBD se classant constamment entre la 11ème et la 15ème place. Pourtant, depuis septembre 2008, la petite salle de l’Agora a laissé place au grand Palio. Avec sa capacité d’accueil de 5200 personnes (4200 à l’origine, avant l’installation de la grande tribune de 950 places environ), il figure dans le Top 10 des plus grandes salles en France, rivalisant largement avec les plus beaux écrins de Pro A.
Avec ces structures là, le club se doit de figurer dans la première partie de tableau du championnat. A l’aube de la saison 2011/2012, l’espoir d’atteindre les Playoffs est (comme les saisons précédentes) très présent. Tout au long de l’année, le BBD est au coude à coude avec le CSP Limoges. Le derby prend alors tout son sens. La rivalité entre les supporters devient plus forte lors des confrontations directes, pour lesquelles l’ambiance est incroyable, que ce soit au Palio ou à Beaublanc.
Après 34 journées, les Limougeauds obtiennent le titre avec deux victoires d’avance sur Boulazac. A l’époque, le champion dispute les Playoffs. Auteur d’un parcours remarquable, le BBD élimine Boulogne-sur-Mer puis Châlons-Reims. De son côté, le CSP domine Evreux puis Fos-sur-Mer.
La grande finale a des allures de fête : les deux équipes savent d’ores et déjà qu’elles évolueront en Pro A la saison suivante. Bercy devient alors le théâtre de scènes de liesse, et la défaite des Périgourdins devient moins difficile à digérer.
Pour bien figurer en Pro A, le coach de l’époque Sylvain Lautié mise sur la stabilité. Darryl Monroe et Amadi McKenzie, deux leaders incontestés de l’équipe, sont conservés. Arnaud Kerckhof, Thomas Dubiez, Mehdi Cheriet et Yannick Gaillou font également partie de l’aventure.
Les débuts dans l’élite sont difficiles, marqués notamment par des blessures et quelques réajustements. La deuxième partie de saison est en revanche exceptionnelle. Le BBD s’offre plusieurs clubs historiques du championnat (Nancy, ASVEL, Roanne, Limoges) ainsi que le futur Champion de France (Nanterre) dans son Palio, qui devient un véritable enfer pour les équipes adverses. L’apport de joueurs comme Anthony Roberson, Alex Acker, Tyler Smith ou encore Marvin Jefferson est indéniable.
C’est seulement lors de la dernière journée que le club est officiellement relégué, à la faveur d’une victoire de Nancy au Mans, et ce malgré le succès acquis au Havre. Avec 11 victoires au compteur (total largement suffisant habituellement), cette descente est une vraie déception.
Le retour en Pro B marque la fin d’un cycle. Le BBD se sépare de Sylvain Lautié suite à des résultats décevants, et Antoine Michon rejoint le club durant l’été 2014. Ce meneur d’hommes, adepte d’un collectif fort, construit une équipe sans « star ». Après une formidable saison 2014/2015, l’équipe parvient à accrocher la 3ème place, synonyme de retour en Playoffs. Éliminé en demi-finales face à Denain en match d’appui, le Boulazac Basket Dordogne est déçu mais pas à terre.
Dès l’année suivante, la bande à Thomas Dubiez et Arnaud Kerkchof, deux historiques du club, se hisse en finale de la Leaders Cup et amène tout le peuple Périgourdin à Disneyland Paris. Malgré la défaite, un vrai groupe naît alors, et le BBD termine la phase régulière en boulet de canon pour décrocher la quatrième place. Auteurs d’un parcours sans faute en quarts-de-finale, les hommes d’Antoine Michon sont une nouvelle fois stoppés en demi-finales à l’issue du match d’appui face à Évreux.
Cette saison encore, le Boulazac Basket Dordogne continuera d’écrire son histoire…
Crédits photos : NR Photo et Loïc Favard