En marge de la saison qui vient de s’écouler, Laurent Serres, membre du Conseil d’Administration du Boulazac Basket Dordogne, revient sur les résultats obtenus et sur les projets vers lesquels le club se tourne désormais. Des projets ambitieux mais indispensables.
Boulazac Basket Dordogne : Laurent Serres, en quelques mots, pouvez-vous vous présenter ?
Laurent Serres : J’ai 43 ans, je suis marié et j’ai deux enfants de 14 et 17 ans. Cela fait 20 ans maintenant que j’évolue dans le milieu de l’industrie Agroalimentaire en Dordogne (chez Mademoiselle Desserts è ex Martine Spécialités). J’en étais le Directeur d’Usine jusqu’en 2012, et je suis désormais en charge de la logistique et des investissements pour les usines du groupe sur la France (dont une à Roanne que Boulazac connaît bien…). Je suis au Conseil d’Administration du BBD depuis deux ans, et supporter depuis plus longtemps.
BBD : Quel bilan sportif tirez-vous à froid de la saison qui vient de se terminer, avec une victoire en finale des Playoffs d’accession ?
L.S. : C’était une fin de saison extraordinaire. Nous partions de tellement loin que le maintien était devenu un objectif, ce qui peut sembler incroyable au regard du résultat de la fin de saison. Ce qui me semble important de souligner, c’est le bilan humain. L’arrivée de Claude Bergeaud a permis de véhiculer des ondes positives dans le club, à tous les niveaux. Nous en avions besoin.
BBD : L’objectif fixé il y a trois ans (la remontée en Pro A d’ici 2017) a finalement été atteint. Qu’est-ce que cela vous inspire ?
L.S. : Que l’on a toujours raison d’être ambitieux. Au BBD, les objectifs sont élevés, mais il y a tout pour réussir dans le club. Que ce soit les bénévoles, les supporters, les partenaires, les structures et infrastructures, tout est là pour accompagner les ambitions sportives. Et puis, le club est sain financièrement. Le Président a fait ce qu’il fallait pour que la montée ne soit pas un problème le jour J. Mais nous ne sommes pas passés loin de la correctionnelle… L’année prochaine, il va falloir se serrer les coudes à tous les niveaux car certains matchs risquent d’être plus longs que d’autres.
BBD : Le Président a d’ailleurs annoncé vendredi en conférence de presse qu’il souhaitait écrire un projet club, et qu’il vous avait sollicité pour cela. Pouvez-vous nous en dire plus?
L.S. : C’est le bon moment pour le faire. Je n’ai pas hésité quand le président m’en a parlé. Cela fait deux ans que je suis au conseil d’administration du BBD, et j’ai pu observer que tout va très vite. Nous faisions le constat au sein du CA qu’il fallait réfléchir à une évolution du club, mais le contexte sportif de la première partie de saison et l’accident du Président ne permettaient pas d’y réfléchir sereinement. Comme toute entreprise qui réussit rapidement à se développer, tous les acteurs sont le nez dans le guidon, du Président à tous ceux qui l’entourent. Mais cette vitesse limite parfois la prise de recul pour asseoir le club dans un fonctionnement serein.
Il ne faut donc pas perdre l’ADN de ce qui fait le BBD, tout en structurant son fonctionnement. Écrire un projet club, c’est une excellente façon de fédérer et de mettre en place des méthodes de travail. Cela s’applique à tous les domaines du club : la gouvernance, le centre de formation, la communication, l’administratif etc. La volonté du club est de se stabiliser dans l’élite, et un projet cohérent et partagé, c’est un pas nécessaire vers une performance durable. Un des premiers signes de cette stabilité recherchée, c’est le maintien de Claude sur 4 ans, et la présence de Thomas Andrieux à ses côtés.
BBD : Outre le maintien et la stabilisation en Pro A, le deuxième objectif du club sera de mettre l’accent sur la formation. Quelles seront les priorités ?
L.S. : Que l’exemple de Stephan Gauthier soit suivi d’autres très nombreux. Nous devons continuer à structurer le club pour que les jeunes évoluent dans les meilleures conditions possibles, sportivement, mais également dans leur quotidien extra sportif. C’est d’ailleurs un exemple concret de ce que peut contenir le projet du club. Il y a deux ans, le centre de formation rencontrait des difficultés dans son fonctionnement avec les établissements scolaires. Les places d’internats étaient limitées et parfois insuffisantes, les horaires parfois inadaptés aux volumes d’entraînement qu’un centre de formation doit assurer. C’était compliqué d’expliquer cela et de rassurer des parents qui habitent loin. Et ce malgré tous les efforts de ceux qui s’occupent au quotidien du centre de formation. Nous avons travaillé avec Isabelle Lécolier (Directrice du Centre de Formation), Marie Rouzier (Directrice administrative) et Thomas Andrieux, pour établir un partenariat avec Saint-Joseph.
Lorsque nous avons présenté le projet en conseil d’administration, il a été adopté à l’unanimité car c’était une évidence. Un projet bien construit, c’est une décision plus facile à prendre lors d’un changement. L’internat ouvre le dimanche soir, le suivi scolaire est de grande qualité, les horaires sont aménagés et cerise sur le gâteau, l’établissement dispose d’une salle de basket digne des meilleurs équipements du département. Ce qui nous permet de dispenser des entraînements sur place sans faire perdre de temps aux joueurs dans les transports. Cela nous rend attractif pour faire venir les potentiels de demain.
C’est vers ce type de progrès durable que nous souhaitons aller. Mais Paris ne s’est pas fait en un jour… Le BBD ne fera pas exception.